quinta-feira, 26 de junho de 2014

Honduras e Suíça na POESIA


HONDURAS
DE LA VIDA (DAVID MOYA POSES)


Eres alba. eres sol. eres rocío

y eres penumbra y nieve rumorosa

y el aroma en las sienes de la rosa
y el torturante pulso del estío.


Eres el tacto circular del frío
y el tallo de la llama tempestuosa
y el espanto en el seno de la fosa
y la estrella en la frente del vacío.


Eres ala en los hombros del perfume
y el trino que a los pájaros consume
y todo lo que lloro y canta y gime.


Eres como un idioma sin garganta
en donde llora, en donde gime y canta
todo lo que nos pierde o nos redime.



***




SUÍÇA
Hie! (Arthur Cravan)



Quelle âme se disputera mon corps ?
J'entends la musique :


Serai-je entraîné?
J'aime tellement la danse

Et les folies physiques
Que je sens avec évidence
Que, si j'avais été jeune fille,
J'eusse mal tourné.
Mais, depuis que me voilà plongé
Dans la lecture de cet illustré.
Je jurerai n'avoir vu de ma vie
D'aussi féeriques photographies :
L'océan paresseux berçant les cheminées,
Je vois dans le port, sur le pont des vapeurs.
Parmi des marchandises indéterminées.
Les matelots se mêler aux chauffeurs ;
Des corps polis comme des machines,
Mille objets de la
Chine,
Les modes et les inventions ;
Puis, prêts à traverser la ville,
Dans la douceur des automobiles,
Les poètes et les boxeurs.
Ce soir, quelle est ma méprise,
Qu'avec tant de tristesse,
Tout me semble beau ?
L'argent qui est réel,
La paix, les vastes entreprises.
Les autobus et les tombeaux ;
Les champs, le sport, les maîtresses.
Jusqu'à la vie inimitable des hôtels.
Je voudrais être à
Vienne et à
Calcutta,
Prendre tous les trains et tous les navires,
Forniquer toutes les femmes et bâfrer tous les plais.
Mondain, chimiste, putain, ivrogne, musicien, ouvrier,
peintre, acrobate, acteur;
Vieillard, enfant, escroc, voyou, ange, et noceur;
millionnaire, bourgeois, cactus, girafe ou corbeau;


Lâche, héros, nègre, singe,
Don
Juan, souteneur, lord
paysan, chasseur, industriel.
Faune et flore :
Je suis toutes les choses, tous les hommes et tous les
animaux !
Que faire ?
Essayons du grand air.
Peut-être y pourrai-je quitter
Ma funeste pluralité !
Et tandis que la lune.
Par-delà les marronniers,
Attelle ses lévriers,
Et, qu'ainsi qu'en un kaléidoscope.
Mes abstractions
Élaborent les variations
Des accords
De mon corps,
Que mes doigts collés
Au délice de mes clés
Absorbent de fraîches syncopes,
Sous des motions immortelles
Vibrent mes bretelles ;
Et, piéton idéal
Du
Palais-Royal,
Je m'enivre avec candeur
Même des mauvaises odeurs.
Plein d'un mélange
D'éléphant et d'ange,
Mon lecteur, je ballade sous la lune
Ta future infortune,
Armée de tant d'algèbre,
Que, sans désirs sensuels.
J'entrevois, fumoir du baiser,
Con, pipe, eau,
Afrique et repos funèbre,
Derrière les stores apaisés.
Le calme des bordels.
Du baume, ô ma raison !
Tout
Paris est atroce et je hais ma maison.
Déjà les cafés sont noirs.
Il ne reste, ô mes hystéries !
Que les claires écuries
Des urinoirs.
Je ne puis plus rester dehors.
Voici ton lit; sois bête et dors.
Mais, dernier des locataires,
Qui se gratte tristement les pieds.
Et, bien que tombant à moitié,
Si j'entendais sur la terre
Retentir les locomotives,
Que mes âmes pourtant redeviendraient attentives !

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